Si Silent Hill premier du nom vous a fait frissonner par son ambiance terrifiante et son scénario déconcertant, Silent Hill 2 prend, ppour sa part, le pari de vous rendre dingue en plus de vous effrayer. Tout commence pour James avec la réception d'une troublante lettre envoyée par sa défunte épouse Mary lui demandant de la rejoindre à Silent Hill. Sur place, il va découvrir une jeune femme du nom de Maria ressemblant de façon troublante à sa femme et pourtant différente mais aussi une ville qui cache derrière un brouillard épais de terribles secrets. Histoire oscillant constamment entre cauchemar et ulta- réalisme, lieux plongés dans les ténèbres, créatures horribles tout droit sorties des enfers et énigmes complexes contribuent à faire de ce titre un jeu d'aventure à vous flanquer le trouillomètre à zéro. Tout a été pensé pour emmener le joueur dans un univers malsain et oppressant où il se sent seul et vulnérable : des graphismes à dominante sépia, sombres ou brumeux, des angles de caméra hallucinants destinés à accentuer la portée dramatique des séquences, sans oublier d'angoissants bruitages tels les craquements stressants de cette radio qui se font entendre à l'approche d'un monstre. Ce n'est pas d'un titre à la Resident Evil qu'il s'agit ici mais bel et bien d'un véritable monument vidéoludique qui doit bien plus au cinéma torturé de réalisateurs comme David Lynch ou John Carpenter (L'Antre de la folie) qu'à tous ces soi-disant jeux d'épouvante, lesquels en comparaison se révèlent finalement très aseptisés. Dans la veine du précédent volet, mais esthétiquement supérieur et doté d'une maniabilité nettement améliorée, Silent Hill 2 s'annonce une fois encore comme la référence absolue en matière d'aventures horrifiques. À découvrir sans attendre, si toutefois vous avez le cœur bien accroché. --Vincent Maulon
Silent Hill 3
Une radio grésillant dans les ténèbres. Des ombres mouvantes et effrayantes… pas de doute, Silent Hill 3 s’apprête à transcender ses aînés afin de vous terroriser. Privilégiant les surprises à la routine, ce troisième opus amorce un nouveau tournant dans la saga. Premier changement de poids, c’est désormais Heather, une jeune femme torturée, qui hantera les ruelles lugubres de Silent Hill. Autre petite révolution, l’action occupe désormais une place prépondérante. Armes plus puissantes, créatures plus nombreuses et hargneuses… vous l’aurez compris, Heather devra lutter contre les êtres décharnés, plutôt que d’en subir les assauts. Rassurez-vous toutefois, pour faire bonne mesure, le scénario se révèle plus soigné que jamais, et grâce au nouveau moteur graphique, les séquences narratives ont gagné en intensité. Un travail tout particulier a d’ailleurs été opéré sur le jeu d’ombres et lumière, ainsi que sur les expressions de visages absolument remarquables. Bluffant de réalisme, Silent Hill 3 se veut aussi cruellement traumatisant. En effet, difficile de sortir indemne d’une telle aventure tant les agressions, aussi bien visuelles, que sonores, sont multiples. Bien plus abouti que ces prédécesseurs, cette aventure (à réserver à un public averti) constitue l’avènement du genre. À vous glacer le sang…